Quels moyens mettre en œuvre pour protéger mon site ?

Iremos

13 déc. 2019

« Très grande superficie », « agencement complexe », « usages multiples », « hétérogénéité de la configuration », « évolution future du site », « budgets réduits » sont des éléments de contexte qui, associés à la diversité de moyens de protection sur le marché, font de la sécurisation ou de la mise en sûreté d’un site un véritable casse-tête pour la personne en charge de cette mission.         

Ayant contribué à la protection de plusieurs centaines de sites, les consultants Iremos entendent très souvent la même remarque lors d'entretiens effectués auprès des directions de site : « mon site est très particulier, ce n’est pas du tout la même chose que … ». En effet, chaque site a ses spécificités du fait de son environnement, son attractivité, ses activités, etc.

Cependant, à la lumière de l’analyse des risques du site, la méthodologie visant à en définir les standards de protection spécifiques requiert la même gymnastique intellectuelle, qu'il s'agisse d'une crèche, d'un barrage hydroélectrique ou d'une plateforme logistique.

Ces standards, dont les objectifs sont de dissuader, de ralentir et d’empêcher l’accès physique aux zones sensibles du site, reposent sur 3 éléments fondamentaux :

  • Le zonage de sûreté ;
  • Les niveaux de sûreté ;
  • Les moyens de protection.

Quelle(s) zone(s) protéger et pourquoi : le zonage de sûreté

 

Afin de garantir un dispositif juste et adapté mais aussi de maîtriser le budget alloué à la sûreté, il est nécessaire de découper le site en différentes zones selon leur criticité. En effet, certaines parties du site vont nécessiter plus de protection que d’autres, avec des points particuliers d’attention pour tous les sites  :

  • Bureau de la direction ;
  • Local serveurs ;
  • Tableau Général Basse Tension (TGBT) ;
  • Espace de forte affluence (restaurant d’entreprise, amphithéâtre, etc.) ;
  • PC Sécurité ;
  • Stockage de matières dangereuses ;
  • Etc.

Un zonage de sûreté permet de représenter visuellement la criticité des espaces, avec 4 types de zones distinctes, selon notre méthodologie :  

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  • Zone publique : Espace de circulation libre ;
  • Zone contrôlée : Espace sous contrôle d’accès simple ;
  • Zone restreinte : Espace sous contrôle d’accès restreint ;
  • Zone critique : Espace protégé sous contrôle d’accès restreint.

Le zonage de sûreté ainsi établi permettra alors de définir les moyens de protection nécessaires et adaptés à la criticité de chaque zone. À chaque type de zone, correspondront des moyens de protection organisationnels, physiques, techniques et humains. Plus on se rapproche d'une des zones sensibles, plus l'accès sera restreint.

 

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Adapter la protection aux périodes d’activité et au contexte sécuritaire actuel : les niveaux de sûreté

 

Les consultants Iremos ont eu l’opportunité de travailler sur une multitude de typologies de sites : ambassades, Points d’importance vitale (PIV), Etablissements recevant du public (ERP), immeubles de bureaux, hôtels, plateformes logistiques, crèches, etc.

Notre retour d’expérience montre qu’au-delà des différentes zones du site, il est également indispensable de penser la sûreté selon les évolutions du contexte sécuritaire local. Suite à l’attentat au Bataclan, des salles de spectacle ont par exemple pris à la hâte des mesures de protection extrêmement coûteuses (multiplication par par trois du nombre d’agents de sûreté). Cependant, ces mesures n'ayant pas été anticipées, elles ne se sont pas avérées foncièrement efficaces.

Le niveau de sûreté d’un site peut aussi varier selon le type d'activité de celui-ci. Ainsi une analyse des critères de variation permettra d’opter pour une protection adéquate : 

  • Résidence de luxe : présence ou non de VIP ;
  • Plateforme logistique : pic d'activité souvent en période de fêtes de fin d’année ;
  • Etablissement d’enseignement : période scolaire ou de vacances ;
  • Etc.

Au même titre que le zonage de sûreté, le fait de définir des niveaux de sûreté permet d’activer de manière précise des degrés de protection adaptés sans avoir à agir de manière préciptée.

Les différentes catégories de dispositifs de protection

 

En fonction du zonage et des niveaux de sûreté, les standards de sûreté définissent les mesures de sûreté à mettre en œuvre pour garantir la protection du site. Exemple : un contrôle spécifique des accès (code secret, clef, badge personnel, badge biométrique, etc.) couplé avec un dispositif de détection et de surveillance (ex. détection infrarouge, caméra).

 

Pour y voir plus clair, 4 catégories de dispositifs de protection se distinguent : organisationnels, physiques, techniques et humains.

 

Les dispositifs de protection organisationnels

 

Cette catégorie est fréquemment oubliée dans la définition des moyens à mettre en œuvre mais elle n’en demeure pas moins fondamentale car elle est centrale (la faille provient souvent du facteur humain) et elle est généralement peu coûteuse et facile à mettre en oeuvre. 

A titre d'exemple, voici une déclinaison de mesures envisageables : 

 

  • Gestion des clefs & badges : élaboration d’une gestion du tableau de clefs (autorisation d’accès à certaines zones, historique des emprunts, temps de l’emprunt, etc.)
  • Gestion des flux (filtrage) : en fonction du zonage du site, la gestion des flux (le personnel, les visiteurs et les prestataires) doit être effectuée. Le contrôle d’accès commence par l’établissement d’un filtrage qui vise à différencier les catégories de personnes ayant le droit d’accès à telle(s) zone(s) et à leur attribuer des accès spécifiques selon leur profil. Cela permet d’avoir une visibilité sur les personnes présentes sur le site et de pouvoir ainsi déceler une présence anormale dans une zone.
  • Paramétrage des accès : la gestion des différents niveaux d’accès des badges est étroitement liée au zonage précédemment établi.
  • Procédure de remontée d’incident : en cas d’incident ou d’alarme qui retentit, il est important de mettre en place une procédure de remontée de retour d’alarme et de levée de doute.
  • Sensibilisation du personnel : la faille étant souvent humaine (non-respect des procédures par facilité, prêt de badge personnel, divulgation de codes secrets, etc.), les usagers du site doivent disposer d’un bon niveau d’information en matière de sûreté (note d’information, e-learning, sensibilisation, etc.) et ce, selon leur profil (visiteurs, employés, sous-traitants, personnels de sûreté, cadres de sûreté, etc.) afin de réduire les risques liés à des comportements individuels.
  • Référentiels de sûreté : afin d’assurer une bonne réaction en cas d’incident de sûreté, certaines mesures d’organisation sont à anticiper : Plan Particulier de Mise en Sûreté (PPMS), plan de gestion de crise, plan de continuité d’activité (PCA), fiches réflexes (procédures de réaction en cas d’intrusion). Les consultants Iremos réalisent par exemple des Dossiers d’Aide à l’Intervention pour des Etablissements Recevant du Public afin de donner aux unités spécialisés (GIGN, RAID et BRI) toutes les informations nécessaires en vue de faciliter une intervention.

Les dispositifs de protection physiques

 

Ci-dessous, un aperçu des mesures réalisables : 

  • Portail : l’installation d’un portail délimite l’entrée sur le site. Il doit être d’une hauteur et d’une résistance proportionnelles à son objectif.
  • Clôtures : elles doivent êtres uniformes et ne pas présenter de failles pouvant faciliter les intrusions.
  • Bas volets : selon la sensibilité du site, les clôtures peuvent être complétées de bas volets avec des barbelés.
  • Signalétique : mise en place de panneaux informant de la nature du site : propriété privée, zone restreinte au public, espaces réservés, zones visiteurs, zones prestataires, etc.
  • Points d’accès : portes et fenêtres équipées de systèmes de fermetures adéquats (l’installation de grooms ou d’aimants couplés au contrôle d’accès permet d’assurer la fermeture des accès), ascenseurs, issues de secours, quai de livraison.
  • Portillons d’accès sécurisé : permet de filtrer les passages et de gérer le flux de personnes sur le site (personnel, visiteurs, prestataires, clients, etc.).

Les dispositifs de protection techniques

 

De par l’évolution constante des technologies, il est indispensable d’échanger continuellement avec des professionnels afin de s’informer des nouveautés.

  • Détection / Surveillance : détecteurs infrarouges, dispositifs de vidéo-protection et de vidéo-surveillance à installer aux points clefs du site (accès, ascenseurs, escaliers, zones sensibles) et prenant en compte la vison de jour et par faible luminosité.

L’installation massive de caméras n’étant pas recommandée, il est nécessaire de porter une attention particulière au poste de vidéo opérateur. En effet, s'il se trouve devant un mur de caméras,  il ne pourra pas toutes les surveiller comme il se doit.

 

  • Détection volumétrique ou de mouvements : la surveillance volumétrique consiste à détecter les mouvements dans un espace donné. Elle fait typiquement appel à des détecteurs passifs dotés de critères multiples ayant une portée et des champs de détection différents.
  • Eclairage : l’éclairage automatique est à coupler avec les caméras qui ne sont pas équipées de détection vision nocturne.
  • Interphone et visiophone.
  • Système d’alarme : boutons d’alerte pour signaler une situation dangereuse, contacteurs de portes pour en détecter l’ouverture, alarmes de détection volumétriques, dispositif d’alerte sonore (alerte incendie / intrusion).
  • Armoire électronique à clés : armoire intelligente qui distribue les clés en assurant la traçabilité des emprunts par des utilisateurs pouvant être asservis au dispositif de contrôle d’accès.

Les dispositifs de protection humains, deux sujets sont à prendre en considération et particulièrement importants 

 

  • Prestataire de sûreté : agent de sûreté, surveillance humaine hors des heures ouvrées via une société de gardiennage. Il est recommandé que les agents en charge de la sûreté disposent d’une carte professionnelle, d’une formation CQF (Certificat de Qualification Professionnelle), qu’ils soient formés en vidéo-protection et à la détection des signaux faibles.
  • Formalisation de l’organisation dédiée à la sûreté : une chaîne hiérarchique doit être établie de l’agent de sûreté jusqu’au responsable du site avec selon les besoins, un responsable de la sûreté par exemple.

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Attardons-nous à présent sur quelques points d'intérêt relatifs à la protection d'un site

 

Les protections périphériques

Elles matérialisent les limites de la propriété. Elles doivent ralentir au maximum la ou les tentatives d’intrusion. Les dispositifs de protection permettant de ralentir et/ou d’empêcher ces risques sont par exemple les clôtures délimitant le site (selon la sensibilité du site, hauteur de dissuasion complétée de bas volet avec des barbelés), le portail d’entrée avec un système de filtrage via un interphone, les systèmes de détection et de surveillance, la mise en place de rondes de surveillance, l’installation d’obstacles anti-véhicule bélier et l’éclairage périphérique.

 

Les protections périmétriques et/ou bâtimentaires

Elles correspondent aux limites des bâtiments, à leur enveloppe. Elles visent à en protéger l’accès. La protection périmétrique d’un site constitue le deuxième obstacle à franchir lorsqu’il y a une clôture (protection périphérique). Elle est constituée de murs, portes, fenêtres, serrures, issues de secours, vitrage anti-effraction (ou vitrage blindé résistant aux fusils d’assaut, selon la sensibilité du site) quais de livraison, dotés d’un système de filtrage des accès, contacteurs de porte, etc. Le paramétrage du contrôle d’accès en fonction des accréditations de chacun doit avoir été pensé en fonction du zonage du site pour éviter ou ralentir au maximum les tentatives d’intrusion. Ces éléments doivent résister à une éventuelle effraction.

 

Le PC Sécurité

Centre névralgique de la sûreté du site, le PC sécurité centralise les incidents et actes de malveillance. Il est donc nécessaire de porter une attention toute particulière à ce poste.

Un agent doit être affecté en permanence à la vidéo-protection et être en mesure de surveiller l’ensemble des caméras du site (il ne faut donc pas qu’il soit face à un nombre démesurément élevé de caméras).

 

Les contacteurs de porte (détection d’intrusion)

L’installation de contacteurs de porte sur l’ensemble des portes donnant sur l’extérieur (portes d’accès et issue de secours) permet de savoir immédiatement quelles portes sont ouvertes ou fermées, et de détecter une intrusion ou une tentative d’intrusion sur ces accès lorsqu’ils sont fermés.

Il est préférable de renforcer ces mesures par l’installation de caméras filmant les accès afin de pouvoir effectuer une levée de doute en cas de déclenchement d’une alarme.

Les issues peuvent aussi être renforcées par l’installation de verrou électromagnétique afin d’empêcher tout accès en force depuis l’extérieur.

 

Conclusion

 

La définition des moyens de sûreté pouvant être complexe pour des personnes non-initiées, le soutien d’un expert en stratégie de sûreté faisant le lien entre le maître d’ouvrage, les équipementiers et les prestataires permettra de s’assurer d’un dispositif juste et budgétairement viable. Comme nous l’expliquons à nos Clients, « le but d’un vendeur de caméras est de vendre des caméras, le nôtre est de garantir le bon nombre de caméras et leur bon positionnement pour atteindre l’objectif de protection ciblé ».

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