Intrusion et attentat : comment les établissements d’enseignement préparent les campus ?

Iremos

5 nov. 2019

La sûreté au sein de l’Ecole de Management de Normandie : prévenir les risques et s’y préparer

Souhaitant proposer les meilleures conditions d’études pour ses étudiants et de travail pour ses collaborateurs, l’EM Normandie prend très sérieusement en compte les enjeux de sûreté sur ses établissements. A ce titre, elle a organisé le 24 octobre 2019 avec le soutien d’Iremos un exercice « attentat-intrusion » sur son campus de Paris, également reproduit sur ses sites de Caen et du Havre.

Suite aux événements de 2015 et de 2016 en France, le Ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse a mis en en place une circulaire invitant les établissements scolaires, écoles, académies et directions départementales à former les étudiants sur les mesures de sécurité à adopter en cas d’intrusion ou d’attentat ainsi qu’à organiser annuellement un exercice de mise en situation.

Depuis la mise en place de cette circulaire, les rentrées scolaires sont cependant souvent accompagnées par un lot d’articles de presse relayant des exercices « attentat-intrusion » ayant pu « déraper » dans des écoles faute de bonne préparation.

Ainsi l’EM Normandie a sollicité le cabinet Iremos qui l’accompagne aussi sur les sujets de gestion de crise et de déplacements des étudiants et personnels à l’étranger pour l’organisation de ces exercices sur ses trois campus nationaux et ce autour d’une méthodologie simple mais cadrée :

J-30 :

  • Élaboration avec la direction du scénario de l’exercice selon la configuration des lieux ;
  • Définition des conventions d’exercice et du modus operandi ;

J-15 :

  • Sensibilisation des étudiants et du personnel sur les bonnes pratiques en cas d’intrusion ou d’attentat ;
  • Communication de la date de l’exercice « attentat-intrusion » et des consignes à respecter (ex. éviter les fake news sur les réseaux sociaux) ;

Jour-J :

  • H-1 : Balisage de l’espace d’exercice ;
  • H-30min : Briefing des encadrants et des observateurs ;
  • H0 : Survenance de l’incident avec plastrons « hostiles » identifiables ;
  • H0+2min : Déclenchement du dispositif d’alerte (ex. alarme) ;
  • H0+5min : Déroulé des bonnes pratiques par les usagers du campus ;
  • H0+15min : Annonce de la fin de l’exercice ;
  • H0+45min : Débriefing à chaud avec les encadrants et les observateurs ;

J+2 :

  • Envoi d’un rapport d’exercice contenant les observations effectuées et un plan d’action priorisé sur les mesures à mettre en œuvre pour optimiser l’organisation.

Afin de garantir un déroulé maîtrisé, une attention particulière fut portée par la direction de l’EM Normandie et Iremos sur les éléments explicités ci-après.

Nouveau call-to-action

La sensibilisation des usagers et le briefing des encadrants en amont de l’exercice

La direction de l’établissement, partie prenante centrale lors de la survenance d’une crise, est placée au cœur de l’organisation de crise. Ainsi les membres du corps professoral et de la direction ont tout comme les étudiants suivi une sensibilisation avec Iremos sur les bons gestes à appliquer en cas d’intrusion ou d’attentat.

En amont de l’exercice, 17 enseignants et encadrants se sont portés volontaires pour être mobilisés en tant qu’ « observateurs » et « menaces » et ont alors été briefés sur :

  • Les consignes de sécurité propres à cet exercice (panneaux d’affichage, heure de début et de fin, limitation de l’espace d’exercice, etc.) ;
  • Les bons gestes attendus de la part des usagers (identification de l’alarme spécifique, localisation de la menace, fuir en sécurité, se cacher si nécessaire avant de fuir, etc.).

Ils ont ainsi pu, lors de la simulation, être en mesure de relever efficacement les réactions et les bons gestes de la population présente sur le campus (élèves, enseignants et personnel de l’établissement).

Mise en place et déroulé de l’exercice « attentat-intrusion »

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EM Normandie : campus de Paris

Le scénario simulé était le suivant : deux assaillants s’introduisent sur le campus et sont déterminés à tuer en masse les usagers présents (« active shooter »). Ils déclenchent leur attaque en deux points distincts : depuis l’entrée du site pour le premier assaillant et une seconde menace depuis le 2ème étage du bâtiment. Ils évoluent dans le campus pour circuler sur l’ensemble du site en s’orientant vers les personnes vues et/ou entendues afin de faire le maximum de victimes. 

A vocation purement pédagogique, ce type d’exercice « attentat-intrusion » ne doit surtout pas être anxiogène. Ainsi, afin d’éviter tous mouvements de foule ou de panique pouvant mener à des incidents, l’utilisation de tenue agressive (tenue militaire, déguisement de guerre ou de terroriste) ou même d’armes factices est à proscrire.

Dans le cadre de cet exercice, les intrus et assaillants étaient visuellement identifiables par des chasubles de couleur rouge et localisables par l’émission de coups de sifflet. Des observateurs (équipés d’une chasuble bleue) étaient quant à eux disposés aux endroits stratégiques du campus afin de vérifier la bonne posture et les bons gestes des étudiants, des professeurs et du personnel.

Débriefing à chaud avec les encadrants et les observateurs

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Les objectifs de l’exercice « attentat intrusion » sont multiples :

  • Permettre aux usagers d’un site de mettre en pratique des actes réflexes et des bons comportements à adopter en cas d’attaque ;
  • Évaluer avec les usagers du site le niveau de connaissance des numéros d’urgence et surtout de la configuration des lieux (ex. cheminements de fuite, sorties de secours, lieux propices pour se barricader, etc.) ;
  • Tester dans le cadre du Plan Particulier de Mise en Sûreté les moyens mis en œuvre comme le dispositif d’alarme.

Dans ce cadre, le débriefing sert à faire remonter tant les comportements observés, que les éventuels dysfonctionnements organisationnels (alarme, portes, local de confinement, accès, etc.) et ainsi les possibles axes d’amélioration du dispositif.

Il faut souligner qu’au-delà de l’obligation réglementaire, cette simulation a une réelle dimension éducative qui permet à l’ensemble des usagers impliqués d’acquérir les bons réflexes pour se mettre en sécurité s’appliquant tant sur le campus que dans leur vie quotidienne.

« Les premiers exercices de Plan Particulier de Mise en Sûreté (PPMS) réalisés sur nos campus de Caen, Le Havre et Paris en octobre 2019 avec la société Iremos nous ont permis de sensibiliser le personnel et les étudiants de l’EM Normandie à la prévention du risque d’intrusion de personnes étrangères à l’école dans le but de commettre un attentat. Cette forme de mise en situation réelle permet à chacun d’assimiler des comportements et des réactions adaptées à sa propre sécurité et à celle d’autrui en situation d’urgence. Elle présente aussi l’avantage de travailler à la mise en place d’actions correctives après les exercices pour optimiser la sécurité de tous. Grâce à l’accompagnement des experts du cabinet Iremos, l’EM Normandie travaille efficacement à l’amélioration de la sécurité des personnes sur ses différents sites, préoccupation majeure de la direction générale de l’école».

Daniel Choplet, Secrétaire Général EM Normandie.

Qu’est-ce qu’un Plan Particulier de Mise en Sûreté ?

Ces exercices réalisés au sein d’établissements d’enseignement s’inscrivent dans le cadre des actions de prévention et d’organisation inscrites dans le Plan Particulier de Mise en Sûreté (PPMS) de chaque site réalisé dès 2016 par l’EM Normandie avec le soutien d’Iremos.

Dans le but de mettre en place les mesures nécessaires pour assurer la protection de tous, le PPMS est un document pratique d’aide à la gestion de crise dans le cadre d’une attaque armée, d’une intrusion ou d’accidents majeurs (d’origine naturelle ou technologique).

Il permet d’organiser de manière normée la sécurité des étudiants et du personnel en attendant l’arrivée des secours et des autorités compétentes en prenant en compte les spécificités liées au site traité (environnement immédiat, agencement global de l’espace, plans des bâtiments, photos des accès, effectifs sur site, annuaire de crise, système de remontée d’incident, etc.).

Quelle posture adopter face à l’évolution des menaces

Intervenant depuis plusieurs années au sein d’établissements d’enseignement, les consultants Iremos ont pu noter que l’impact fort de 2015 et de 2016 tend à s’estomper dans les mémoires collectives.

Cependant, à la lumière du récent attentat au sein de la Préfecture de Police de Paris et du niveau Vigipirate « vigilance renforcée – risque attentat » maintenu par les autorités, les actions prônées par le Ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse se doivent de demeurer légitimes au sein des différentes parties prenantes.

Ainsi les actions proactives d’anticipation menées par des établissements comme l’EM Normandie demeurent indispensables et doivent être valorisées.

L’accompagnement Iremos proposé aux établissements d’enseignement

Depuis 2016, Iremos a pu soutenir plus d’une centaine d’institutions appartenant à la Conférence des Grandes Ecoles (écoles de management, d’ingénieurs, etc.), d’Universités mais aussi d’Etablissements d’enseignement à l’étranger avec la réalisation de :

  • Audit de sûreté de campus ;
  • Rédaction de Plan Particulier de Mise en Sûreté (PPMS) ;
  • Formation des directions aux nouvelles menaces ;
  • Sensibilisation des étudiants et personnels aux bonnes pratiques (présentiel ou e-learning) ;
  • Organisation d’exercice « attentat - intrusion » ;
  • Dossier d’Aide à l’Intervention à destination du GIGN, du RAID et de la BRI.

Au-delà de l’accompagnement réalisé par nos équipes « conseil », Iremos propose aussi l’application smartphone Iremos Connect (élaborée par notre équipe de développeurs) permettant de diffuser des alertes en masse à des communautés et de manière géolocalisée pour les usagers présents sur un site.

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