Plan de sûreté opérationnel : sécuriser ses sites et son personnel à l’étranger

Iremos

26 janv. 2022

Selon les autorités françaises, entre 2,5 millions et 3,5 millions de français vivraient aujourd’hui à l’étranger[1]. La majorité d’entre eux s’expatrie pour des raisons de travail, de façon indépendante ou dans le cadre d’une mobilité à l’international au sein de leur entreprise ou de leur groupe.

Si la pandémie de Covid-19 a entraîné dans un premier temps un retour des expatriés dans leur pays d’origine et le report d’un certain nombre de départs, le deuxième semestre 2021 a vu une reprise des déplacements internationaux et des départs en expatriation.

Pourtant, les entreprises étrangères et leurs collaborateurs peuvent être confrontés dans leur pays d’accueil à un certain nombre de difficultés, visés spécifiquement en cas de contestation ciblée à l’encontre de l’entreprise ou du pays qu’elle représente, ou simple victime collatérale d’une situation sécuritaire interne dégradée.  

Or, toutes les entreprises de droit français sont soumises à l’obligation de sécurité de l’employeur, qui s’applique alors également à tous les employés envoyés en expatriation. Il est donc essentiel pour toute entreprise de sécuriser ses sites et son personnel à l'étranger. C’est l’objet du Plan de sûreté opérationnel. Que prévoit-il ?

Analyser les risques

Protéger efficacement ses sites et ses collaborateurs implique de connaître et de comprendre les risques spécifiques qui pèsent sur eux. Ainsi, chaque Plan de sûreté opérationnel commence par une analyse de risques, qui prend en compte les risques endémiques au pays (criminalités, tensions politico-sociales, terrorisme, etc.), et ceux liés à l’activité de l’entreprise (concurrence, criminalité spécifique, etc.). À ces risques quotidiens s’ajoutent également ceux liés à des évènements particuliers prévus dans le pays (élections, évènements d’ampleur, etc.).

C’est sur la base de cette cartographie des risques que se décline alors l’ensemble du plan d'action, qui rassemble les propositions procédurales, organisationnelles et techniques permettant de détecter, de préparer et de réagir à ces risques.

Préparer la survenue d’un évènement

Pour pouvoir répondre de manière efficace et cohérente à tout évènement sécuritaire, chaque entreprise doit disposer d’une organisation adaptée allant de la veille sécuritaire, permettant la détection des signaux faibles annonciateurs d’un incident, à l’activation d’une cellule de crise. Le PSO définit alors cette organisation, les responsabilités de chacun et les méthodes de circulation de l’information entraînant la prise de décision. L'organisation de ce plan d'action est évolutive, s’adaptant à une augmentation graduée des niveaux de risque.

Le Plan de sûreté opérationnel peut aussi inclure la définition d’une organisation de crise adaptée aux questions sécuritaire, allant jusqu’à bâtir cette organisation pour les entreprises n’en disposant pas.

 

gestion de crise

Établir un Plan d’évacuation gradué

Beaucoup d’entreprises se reposent le Plan d’évacuation étatique, mis en place et en œuvre par les autorités diplomatiques pour sécuriser leurs ressortissants à l’étranger. Pourtant, ces dispositifs n’interviennent en majorité qu’en dernier ressort, lorsque la situation a atteint un point de non-retour. Or, à ce stade avancé de la crise, il est difficile d’assurer en toute sécurité et de manière sereine l’évacuation de l’ensemble des collaborateurs.

Le PSO propose donc l’établissement d’un Plan d’évacuation gradué spécifique à l’entreprise. À chaque niveau de risque correspond un ensemble de mesures à mettre en œuvre pour préparer dans le temps et dans le calme l’ensemble des collaborateurs et leurs familles à quitter le pays.

Pour assurer le bon déroulement des différentes phases d’évacuation, le PSO identifie des lieux de replis (locaux, hôtels, logements) permettant la sécurisation des collaborateurs, et préconise si nécessaire des mesures de renforcement. Il peut également prévoir le recours à un prestataire de sûreté capable d’assister à l’évacuation. IREMOS pourra vous accompagner dans la sélection de ce prestataire.

Le PSO permet enfin à l’entreprise de préparer son retour dans le pays d’implantation. En effet, quitter un pays n’est pas anodin. Un départ mal réalisé implique souvent un retour difficile voir impossible. Le Plan de sûreté opérationnel inclut les mesures à mettre en œuvre dans l’évacuation des sites (gestion des locaux et des données) et prend en compte également les collaborateurs locaux, qui ne doivent pas être oubliés lors de ces évènements.

Le Plan de sûreté opérationnel : un guide fonctionnel

Le Plan de sûreté opérationnel doit être un guide fonctionnel, permettant une réaction rapide en cas de montée en puissance des risques ou de réalisation d’un incident sécuritaire. Dans ce cadre, il contient un certain nombre d’informations, y compris :

  • Cartographie et fiches signalétiques des sites et lieux d’intérêt (hôtels, points de rassemblement, etc.) ;
  • Cartographie et fiches signalétiques des résidences des expatriés ;
  • Numéros d’urgence (externes et internes) ;
  • Liste du matériel d’évacuation ;

Ces informations pourront servir aussi bien à la Direction dans sa gestion de la situation, qu’au collaborateur ou au prestataire externe en cas d’évacuation.

 

Conclusion

Le Plan de sûreté opérationnel est un outil essentiel à la sécurisation de ses sites et de ses collaborateurs se trouvant à l’étranger en cas d’incident sécuritaire. Il permet d’identifier l’émergence de situations sécuritaires plus ou moins complexes, et d’adapter les mesures adoptées en fonction du niveau de risque atteint.

Ainsi, il assure la pérennité de l’entreprise y compris en temps de troubles, en protégeant ses sites et ses collaborateurs, rendant ainsi possible un retour rapide à l’activité une fois l’incident sécuritaire passé.

[1] https://www.ccifrance-international.org/le-kiosque/n/35-millions-de-francais-a-letranger.html

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