Le paysage terroriste djihadiste en Afrique

Le 9 janvier 2021, 6 soldats français ont été blessés lors d’une attaque terroriste au Sahel dans la zone dite des « trois frontières ». Ces attaques se multiplient depuis plusieurs mois, touchant de plus en plus largement le continent africain. Si les forces de sécurités locales sont souvent les premières ciblées, les symboles étrangers (militaires, installations pétrolières étrangères, représentations diplomatiques) sont également menacés.

 

Le paysage terroriste djihadiste en Afrique[1]

Le Sahel, le bassin du lac Tchad, la corne de l’Afrique et le Mozambique sont aujourd’hui le théâtre de jeux de pouvoir entre plusieurs groupes terroristes islamiques. La porosité des frontières et l’étendue des territoires permettent aux groupes de se déplacer facilement, et l’absence de gouvernance de ces zones souvent délaissées par les autorités rend peu probable la résistance par les forces armées ou les civils, assurant aux groupes une victoire par la force. La grande pauvreté des populations, l’absence de perspective de la jeunesse et le manque d’infrastructures et de services offrent également un champ d’action pour certains groupes plus politisés comme Al-Qaïda, qui remplissent les prérogatives régaliennes (mise en place d’école, accès à l’eau, distribution de nourriture, etc.) pour gagner les cœurs et les esprits et s’imposer en ralliant à leur cause les populations civiles.

 

Il demeure cependant difficile d’avoir une image claire de l’état de la menace terroriste en Afrique du fait du nombre de protagonistes : si la polarisation des affiliations à l’État islamique et Al-Qaïda rend la situation plus lisible qu’il y a quelques années, le paysage djihadiste est en fait composé d’une multitude de groupes aux intérêts et objectifs propres. Les alliances, qui peuvent être déterminées par des considérations locales ou familiales et conflits entre ces groupes participent à la complexification de la lecture. A cela s’ajoute la présence dans sur ce terrain de groupes rebelles ou de bandits travaillant à la solde de ces groupes pour des raisons principalement financières.

 

Pour simplifier la compréhension, il est possible de diviser ces différents mouvements terroristes djihadistes en plusieurs groupes :

  • Al-Qaïda et affiliés, dont le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) ou AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique). Groupe à la présence historique en Afrique et à la structure organisée et éprouvée, il essaye aujourd’hui de renforcer sa présence en particulier au Sahel pour faire face aux tentatives de prise de contrôle de l’État islamique.
  • L’État islamique et affiliés dont l’État islamique au Grand Sahara, l’État islamique en Afrique de l’Ouest ou l’État islamique au Sahel. Dernier arrivé sur le théâtre africain, l’État islamique a rapidement réussi à rallier à sa cause de nombreux groupes. Agissant avec une extrême violence, le groupe et ses affiliés se battent sur de nouveaux territoires jusque-là relativement protégés de la menace terroriste comme le Mozambique.
  • Boko Haram. Principalement présent au Nigéria et dans les régions frontalières du Tchad, du nord Cameroun et du sud Niger, le groupe à prêté allégeance à l’État islamique en 2015 dans le but d’étendre son influence, mais suit sa propre dynamique.
  • Al-Shabaab. Présent en Somalie, ce groupe terroriste est le plus actif des groupes terroristes djihadistes en Afrique, et ce depuis des années.

Si le paysage djihadiste demeure complexe, un aperçu global des forces en présence permet une meilleure compréhension de l’état de la menace et donc la mise en œuvre des mesures et processus adaptés à la sécurité des voyageurs et expatriés.

 

 

[1] Cet article et infographie ont pour objectif d’offrir une image simplifiée de la présence des différents groupes djihadiste en Afrique au début de l’année 2021. Ils ne prétendent en aucun cas présenter une explication exhaustive du sujet.

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