Mobilité internationale : quels sont les risques ?

Les mutations économiques en cours soulignent le fait que l’internationalisation est une étape incontournable dans le développement d’une entreprise

Or, bien que les technologies de l’information et de la communication permettent de dépasser de nombreuses contraintes physiques et matérielles, l’internationalisation d’une entreprise repose toujours sur la mobilité physique des collaborateurs. On observe d’ailleurs, au sein des entreprises, un développement accru des fonctions dédiées à la gestion des déplacements au travers des métiers du « Travel Management  ».

Mobilité internationale, un allié pour le développement de l'entreprise

Les voyages d’affaires, en augmentation quasi-constante, sont un levier de croissance majeur pour les entreprises, comme en témoigne le Baromètre FCM – DéplacementsPros soulignant que, pour 56% des interrogés « sans voyage pas de business ». 

En opposition avec une économie auparavant polarisée, les voyages d’affaires s’effectuent aujourd’hui vers des destinations de plus en plus diverses qui correspondent à l’émergence de nouveaux marchés.

Cette diversification des destinations appelle à prendre en compte les enjeux de sécurisation des déplacements, adaptés aux risques et aux incidents caractéristiques du monde actuel.

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Mobilité internationale - des risques complexes à appréhender pour les collaborateurs

Phénomènes globaux et incidents graves

Très souvent, les enjeux sécuritaires sont sérieusement pris en compte par les entreprises lorsque  les collaborateurs se déplacent vers des destinations sensibles telles qu’une zone de conflit, ou vers des zones politiquement instables.


Cependant, on constate aujourd’hui une multiplication des incidents graves, dans des régions qui ne sont initialement pas jugées comme sensibles :

  • Catastrophes naturelles : tsunami à Fukushima en 2011 et séisme à Mexico en 2017 ;
  • Mouvements sociaux exacerbés par une économie en mutation : crise de la Crimée en 2014, Vénézuela en 2018 et Gilets jaunes en France en 2018  ;
  • Epidémie : virus Ebola depuis 2013 ;
  • ...

L'émergence de nouvelles familles de risques

On assiste, par ailleurs, à l’émergence de nouveaux types de risques à fort impact pour l’entreprise. 

La dernière décennie a été marquée par la présence accrue du risque terroriste sur toutes les régions du globe (Aéroport de Bruxelles en 2016, Marché de Noël de Berlin en 2016,  etc.) Cette menace est, selon le baromètre CDSE 2018, la crainte principale de 62% des dirigeants d’entreprises interrogés. Ainsi, la prise en compte de nouvelles zones à risque terroriste a mené le cabinet IREMOS à accompagner plusieurs grands comptes pour l’organisation de la mobilité de collaborateurs étrangers venant en France, à travers la formation de leurs impatriés par exemple. 

De plus, la dépendance vis-à-vis des nouvelles technologies « nomades »  accroît l’exposition de l’entreprise à des cyberattaques dont la source provient, majoritairement, de défaillances humaines dans la protection d’informations confidentielles. Ce risque exacerbé préoccupe fortement les décideurs, comme en témoigne le Baromètre de la cybersécurité du CESIN, qui souligne que 92% des entreprises interrogées ont été attaquées une ou plusieurs fois au cours de l’année 2018.

Toutefois, la multiplication et la diversification des risques ne font que s’additionner aux risques usuels inhérents aux voyages d’affaires, tels que la criminalité (dont la probabilité d’occurrence reste plus forte que celle des actes terroristes) ou encore les accidents routiers. Ceux-ci sont d’ailleurs d’autant plus critiques que le « bleisure » - contraction de « Business » et « Leisure » - se développe. En effet, en 2017, selon le Baromètre FCM Travel Solutions, 30% des voyageurs d’affaires ont profité d’un déplacement professionnel pour prolonger leur séjour à titre personnel.

Des impacts juridiques lourds pour les entreprises

Face à ces risques, des décisions de justice telles que la Jurisprudence Karachi (découlant de l’Article L.412-1-1 du Code du Travail) poussent à penser la mobilité internationale sous le prisme de la responsabilité de l’employeur et de son obligation de sécurité vis-à-vis des employés.

D’autres juridictions telles que la Loi « Sapin 2 » concernent, quant à elles, directement l’activité des entreprises à dimension internationale (sanctions pénales et financières en cas de corruption, et limitation des activités dans des zones à risque de corruption). 

Ce cadre juridique nécessite une vigilance accrue de la chaîne d’alerte de l’entreprise afin de protéger les collaborateurs en déplacement.

Front of an old greek or roman style law building

Mobilité internationale - comment sécuriser les déplacements de vos collaborateurs ? 

La mobilité internationale doit être sécurisée et prendre  en compte l’évolution des risques qui lui sont liés. L’entreprise doit alors considérer tous les déplacements comme « à risques ».

La sécurité au cours des déplacements est un facteur de stress pour le voyageur

Selon une étude de Carlson Wagonlit Travel, 45% des voyageurs d’affaires français se préoccupent de leur sécurité personnelle pendant leurs déplacements professionnels. 

En tant que possible facteur de stress, les déplacements à l’étranger sont un élément majeur à intégrer aux politiques internes qui visent le bien-être des employés et  la qualité de vie au travail.

Éviter, réduire, transférer ou accepter le risque

Afin de proposer une gestion efficiente de la mobilité, il est crucial pour toutes les entreprises d’identifier, pour chaque zone de déplacement, tous les types de risques envisageables et ce, selon une typologie claire :

  • Actes de malveillance : chantage, extorsion, vol, agression, enlèvement, prise d’otages, fusillade et attentat, ...
  • Troubles politiques et sociaux : manifestation, émeute, ... 
  • Intelligence économique : espionnage industriel, piratage, vol de données, ... 
  • Sanitaire : alimentation, hygiène, épidémie, ... 
  • Risques naturels : cyclone, inondation, séisme, tsunami, incendie, feux de forêt, ...

En identifiant méthodologiquement ces risques, leur probabilité d'occurrence et leur gravité, il est alors possible de prendre des mesures cohérentes pour éviter, réduire, transférer ou accepter les divers risques identifiés.

Près de 73% des dirigeants interrogés considèrent que l’insécurité à l’international représente une menace pour leurs activités (Baromètre CDSE 2018). L’anticipation des voyages doit donc faire l’objet d’une stratégie de protection, structurée autour d’une analyse de risques adaptée à l’activité de l’entreprise d’une part, et de la mise en œuvre d’actions découlant de procédures claires et fixes d’autre part.

Dans un prochain article, nous aborderons les obligations de l’employeur relatives aux mesures à mettre en place dans le cadre de déplacements internationaux des collaborateurs.

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